vendredi 20 avril 2012

Le nouvel indice pour estimer un bien

La valeur de votre maison ne dépendra bientôt plus de la configuration de la cuisine américaine ou de la taille de la piscine, mais de sa "valeur environnementale".


Du moins, c'est ce qu'annonce et étudie l'ADEME (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie qui participe à la mise en oeuvre des politiques publiques dans les domaines de l'environnement, de l'énergie et du développement durable).


"Dans un futur proche, la valeur immobilière d'un bien sera dépendante de sa valeur énergétique, dite verte..." Bertrand de Volontat


Le cabinet SOGREAH, qui se penche en collaboration avec l'ADEME sur ce sujet, estime qu'à ce jour, 76% des français pensent qu'un logement peu énergivore vaudra plus cher dans le futur.



Mais qu'est-ce qu'un logement vert ?



"Correspondant à la qualité environnementale d'un logement, la valeur verte détermine la valorisation du prix d'un bien généré par ses performances énergétiques" ADEME & SOGREAH

Il convient de dire que cette notion de valeur verte est plutôt floue. Sentiment renforcé quand on connait la rareté des biens verts disponibles.

L'ADEME tente donc de préciser les choses.

La valeur verte pourrait être établit en fonction de :
  • l'âge du logement
  • son prix de base
  • son DPE (Diagnostic de Performance Energétique)
La valeur verte correspondrait  ainsi à une valorisation du prix d'un bien ancien pouvant aller jusqu'à 30% ; et pour un bien neuf d'une hausse de 80€ en moyenne du prix au m².


Tout est très flou

On a bien compris dans leur tentative d'explications que le bien prendrait de la valeur, mais il y a une variable qu'ils prennent comme quelque chose de sûr et qui pourtant ne semble en apparence pas très fiable.

Le DPE est mis en avant par certains, décriés par d'autres. Qu'en est-il de cet outil censé aider à comprendre et connaître "l'appétit énergétique" d'une maison ?


Rappel :
Obligatoire depuis le 1er novembre 2006 pour les ventes de logements et le 1er juillet 2007 pour les locations, le DPE permet de connaître les consommations d'énergie et de favoriser leur maîtrise, en classant le bien immobilier en sept catégories de A (inférieur ou égal à 50 kWh/m2/an, soit 250 euros de dépenses) à G (supérieur à 450 kWh/m2/an et 2.250 euros de dépenses) tout en indiquant la quantité de CO2 émise du fait de cette consommation.
Le but de cet étiquetage énergétique, valable 10 ans, est d'inciter aux travaux de rénovation énergétique comme l'isolation thermique. Le DPE est également affiché depuis ce 1er janvier 2011 sur les annonces immobilières. Il conditionne aussi le montant du nouveau prêt à taux zéro PTZ +.


Seulement voilà, en mars 2011, Serge Muller, vice-président de la fédération interprofessionnelle du diagnostic immobilier (Fidi) donnait presque raison, à demi-mot, à UFC-Que Choisir qui, le mois précédant présentait un rapport sur la non-fiabilité des DPE.
En effet, comment crédibiliser un document informatif réalisé par des professionnels quand ces mêmes professionnels ne font que sonder les propriétaires en leurs demandant de leurs indiquer les informations nécessaires à leur calcul (épaisseur de la laine de verre dans des combles non-accessibles, etc).

Pourtant, selon les chiffres donnés par l'ADEME, 70% des français jugent le rôle informatif du DPE déterminant dans le processus d'achat !
A contrario, les agents immobiliers estiment que seules 46% des transactions sont réalisées en tenant compte du DPE.
De quoi amener encore plus d'interrogations...


Pour lever tout doute sur la fiabilité du dispositif et l'incompréhension du consommateur, le syndicat professionnel a d'ailleurs fait plusieurs propositions dans la foulée de la publication de UFC-Que Choisir.
La Fidi, comme la Fédération de l'immobilier (FNAIM), demandait alors une harmonisation des ''méthodes de calcul" du DPE et "une formation obligatoire" (dans le thermique) pour les nouveaux diagnostiqueurs ainsi qu'une ''amélioration de la certification''.

Cela a-t-il changé aujourd'hui ?

Oui... et non.
Deux arrêtés (un pour la location, un pour la vente), publiés au Journal officiel du 15 mars 2012, modifient le diagnostic de performance énergétique. Les changements apportés visant à fiabiliser le DPE.
Mais, ces modifications ne seront effectives qu'au 1er janvier 2013.

Ainsi, l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie mène actuellement une politique de sensibilisation au DPE et cherche à le fiabiliser un maximum.

Donc la valeur verte ?

Et bien ce n'est pas encore pour aujourd'hui, mais il convient de dire que c'est pour demain. Même si, soit dit en passant, cette notion abstraite, nous la considérons tous au moins inconsciemment au moment de l'achat ou de la location d'un logement, car après les charges de loyer ou remboursement de crédit, l'énergie est la 2ème dépense des ménages.



Nul doute que si cette lourde tâche de fiabiliser et de crédibiliser le DPE n'est pas accomplie, la valeur verte restera enterrée pour un moment encore...

 

ViteLogé

 

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